Calculatrices

Ma mise en présence de l’informatique remonte à l’enfance au début des années 80. A cette époque une amie de ma mère m’avait offert un livre « Introduction à la micro-informatique ». Ce livre de vulgarisation à destination des enfants avait suscité ma curiosité quand au même moment à mon école, j’avais la chance d’avoir des ateliers d’informatique sur MO5 (Thomson). Comme mes parents n’avaient pas les moyens de m’offrir une des ses machines dîtes « ordinateur personnel », c’est par un autre biais que j’ai pu toucher du doigt l’univers de la programmation: celui des calculatrices programmables. Cette rencontre fortuite s’est faite chez ma grand-mère maternelle où dans la maison qu’elle habitait il y avait de vieux magazines Sciences et Vie (de 1984?)  dont un numéro spécial présentait des programmes pour ordinateurs de poches  l’autre nom des calculatrices programmables.  Comment ces magazines avaient atterri là ? Un bel exemple du pouvoir des livres…

Calculatrices programmables

Les calculatrices programmables bien que plus accessibles financièrement, restaient néanmoins des objets qui ne se trouvaient pas dans les magasins que je fréquentais. Il faut dire que l’isolement géographique de l’Île de la Réunion ainsi que le contexte socio-économique ne favorisait pas une forte demande pour ces objets somme toute bien superflus pour la plupart des réunionnais. Cependant, j’avais pu apercevoir sur le chemin de la catéchèse, dans un supermarché au rayon papeterie, une calculatrice scientifique qui me rappelait celles que j’avais vues dans le numéro spécial de Sciences et Vie chez ma grand-mère. J’ai eu pour mon anniversaire cette calculatrice: une Texas Instruments TI 30 Stat.

Bien que non programmable, cette TI 30 Stat m’émerveillait par ses touches de fonction dont je ne comprenais pas la signification (qu’est-ce qu’un sinus pour un enfant de l’école primaire ?). Quelque mois plus tard j’ai acheté grâce à une somme d’argent obtenue au partage de la succession de mon grand-père, une TI 66 programmable. C’était juste avant d’entrer au collège, un objet que je n’ai pas vraiment réussi à programmer. Un peu plus tard au collège j’ai acquis des Casio FX-8000 et FX-8500G et c’est là que la programmation est devenue une réalité pratique.

L’informatique des ordinateurs

Initialement un loisir, l’informatique est peu à peu devenu un sujet d’étude. Ainsi j’abandonnais les options de convenances (mais utiles !) comme le latin qui servent à identifier les bons élèves des mauvais, pour apprendre l’informatique au lycée. Je me souviens de ma note au bac C: 20 pour l’option informatique ! J’en garde une grande fierté… 

Mes années d’études universitaires se sont finalement orientées vers l’informatique et ma dernière calculatrice était une HP 48 GX qui me fut dérobée lors d’un cambriolage. Cette perte était toute relative car Je ne m’intéressais déjà plus qu’aux ordinateurs que mes moyens me permettaient enfin d’acheter et l’aspect théorique, puisque l’informatique est une forme de mathématique, retenait plus mon attention que la nostalgie des calculatrices. Je me suis finalement débarrassé de mes autres calculatrices que j’avais conservées un temps dans un tiroir.

Un retour aux sources

Mais aujourd’hui pour diverses raisons dont sans doute la nostalgie d’une époque merveilleuse où une simple puce 8 bits provoquait un enthousiasme que le matériel d’aujourd’hui sans âme et purement mercantile ne procure plus, je me suis mis en quête de retrouver ces objets qui m’ont marqués et qui ont participé à faire de moi l’informaticien que je suis. Lors de cette quête je me suis pris au jeu et me passionne désormais pour l’histoire antérieure (celle des années 70) de ces machines fantastiques. Ainsi, je tente de collectionner ces objets et à travers ce blog illustrer cette aventure.

Mon histoire est sans doute assez banale, car de nombreux informaticiens de ma génération ont fait leurs armes sur les calculatrices programmables. Je veux simplement laisser une trace pour tous ceux qui ont comme moi un temps oublié cette époque, et pour moi même avant que les souvenirs ne s’effacent.